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27 janvier 2012 5 27 /01 /janvier /2012 13:17

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Le département des Yvelines est le deuxième département métropolitain le plus riche (après le 92). Comment peut-on expliquer la réduction de l’accès aux dispositifs sociaux dans ces conditions alors que c’est de sa compétence obligatoire ?  Membre de la commission Sociale, Santé et Insertion, je vous livre quelques réflexions qui motivent mon scepticisme pour le budget 2012.

 

Les crédits destinés aux prestations sociales obligatoires progressent sans surprise compte tenu de la précarisation des familles et de l’envol du chômage, qui a atteint en décembre, le record de 1994, soit 6.5% de chômeurs ! Pourtant, la Chambre régionale des comptes relève que les Yvelines font partie des cinq départements dont les aides sociales par habitant sont les plus faibles.

 

Les dépenses en faveur des personnes âgées augmentent pour le maintien à domicile et pour la lutte contre l’isolement pour répondre à l’évolution démographique. Mais, les familles ayant des personnes dépendantes subissent, par ailleurs, un reste à charge beaucoup plus important du fait de l’augmentation des frais dans les EPHAD et des services à domicile, loin d’être couvert par les aides départementales.

 

La carence en terme de construction d’établissement publique ne sera pas couvert par les 160 places annoncées, alors que l’A.R.S autorise plus de 300 places dans le secteur nord, nettement sous équipé au niveau régional, et que les perspectives démographiques font mention du plus fort nombre de personnes âgées en Ile de France dans notre département et que les personnes atteintes de maladie d’Alzheimer sont en progression.

 

Ne faut-il pas anticiper dès maintenant ?

 

Même chose pour les places des Handicapés, environ 250 familles ont des adultes ou enfants handicapés éloignés en Belgique, entraînant des surcoûts pour le département. Les subventions à la construction et à l’équipement d’établissements pour personnes handicapées de 1 400 000€ sont en baisse de 17,9%, alors qu’il est urgent de proposer pour la collectivité des structures d’accueil pour les handicapés psychiques, adultes notamment, et rapprocher les personnes en Belgique de leurs familles.

 

Le monde associatif déjà affaibli par la baisse des subventions d’Etat, et en particulier pour les associations des quartiers populaires (loi de finances 2012), ont vu les projets nouveaux présentés au département, refusés et ceux engagés, au mieux alignés sur l’année précédente. On peut se demander pourquoi les associations sportives, jouant un rôle vital dans les quartiers, sans sportifs licenciés, ne serait pas aidées alors qu’elles jouent un rôle de lien social indéniable.

 

La « Maison des adolescents » annoncée sur le site du Ministère comme dispositif prévu en 2012, ne fait l’objet d’aucun financement de la part du département mais on pouvait s’en douter avec la baisse de 3,9% sur la ligne de promotion vers l’épanouissement personnel et social des jeunes Yvelinois. Quant à la prévention générale, elle baisse de 1,9%, réduisant l’accompagnement des jeunes des quartiers en difficultés par les associations de proximité...

 

La participation du département pour les crèches et haltes-garderies progresse faiblement de 6% quand on connaît les carences en matière d’offre d’accueil qui caractérise le département et les inégalités territoriales. Quant au budget alloué aux communes pour l’investissement ou pour le fonctionnement en 2012, il est supprimé.

 

La restauration scolaire propose des tarifs très variables d’un collège à l’autre allant de 2,20 € à 4,40 €, l’harmonisation des tarifs a été promise. Une étude a été enfin engagée ce mois de Janvier. La budgétisation pour harmoniser les tarifs permettant de faciliter l’accès de tous à la restauration scolaire ainsi que la réduction pour les familles les moins fortunées devrait être bientôt à l’ordre du jour de l’Assemblée, avant la fin 2012 ?

 

La réduction du crédit d’Etat de 427 000€ pour accompagner la politique de santé entraîne une suppression des campagnes de prévention en matière de tuberculose, de MST et de vaccinations collectives alors que notre département, par exemple, est signalé comme ayant une forte progression de tuberculose déclarée en Ile de France.

 

Le budget des aides facultatives pour l’accompagnement des personnes en difficultés ne varie pas en 2012 (4 800 000 €) alors que la conjoncture sociale se dégrade. L’accès à la carte Améthyste gratuite pour les Anciens combattants, les personnes âgées et handicapées a été restreinte. L’aide énergétique a été supprimée, ainsi que l’aide aux communes pour leur programme de centres de vacances et de loisirs sans hébergement.

 

La grande faiblesse du poste social du budget départemental 2012 reste la baisse de 61% des crédits d’aides aux familles en difficultés et la disparition des mesures d’accompagnement social personnalisé.

 

Je trouve inacceptable que les dispositifs sociaux servent de variable d’ajustement budgétaire à notre département qui se porte bien même si son autonomie financière s’amenuise. Des choix financiers ne sont pas toujours bien formalisés, comme le rappelle la cour des comptes.

 

Ca ne doit pas être aux plus fragiles de payer la facture !

 

 

Michel Vignier

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